Galerie Plagiarama, Bruxelles

Du 06 juin au 21 août 2014


group show

Yuna Mathieu-Chovet (curatrice)
Antone Israël (artiste)

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Voici le texte rédigé avec l’aide de la curatrice et galeriste Yuna Mathieu Chauvet :

On ne peut observer une photographie chère à nos yeux d’une façon neutre. Elle devient vecteur d’émotions, de vécus. Je cherchais à peindre un motif porteur de sens pour moi, tout naturellement je suis partie de scènes de mon enfance, images chargées de mon propre vécu, évocatrices de douceur et de bonheur pour moi.

Mon objectif était de réanimer la charge émotionnelle née de mon contact avec ces images et de la transmettre par le médium sensible de la peinture. Je voulais laisser la peinture parler à ma place. En m’immergeant dans mes souvenirs et mes émotions je devenais un catalyseur qui permettrait à ces sensations de prendre une forme plastique.

La peinture ne représente pas la photographie mais le ressenti lié à cette photographie.

Mais alors que j’exécutais de manière rapide et détaché l’esquisse d’un fond coloré, je me suis rendue compte que cette peinture exprimait déjà à merveille mes intentions, il ne fallait plus y toucher. La toile offrait une lumière chaude, émouvante, captivante, tout vibrait devant moi. C’était peut être rien, ou tout! D’un procédé de peinture complètement libre ressortait quelque chose de plus puissant, de plus profond qu’un simple aplat de couleurs.

L’observateur était libre. On pouvait y voir une narration, mais les acteur principaux avaient disparus laissant place à un fond qui devenait plus important que le reste. C’est une histoire brouillée, floutée, évanouie que je montre au final.
J’ai par ailleurs choisi de redessiner à la peinture les bords blancs typiques des vielles photographie. Ainsi cet élément, le cadre blanc, réintroduit l’idée de la photo et donne à la peinture un statut d’image, équilibrant l’excès d’abstraction qu’il pouvais y avoir. La toile est comme une fenêtre qui nous montre un sujet effacé, un emplacement vide…Le sujet est absent, tout en laissant une trace marquante. Il ne reste que son cadre, mais ça veut dire tellement plus.

L’image n’existe plus par le procédé de peinture qui la remplace, comme si l’image n’était elle même qu’un souvenir.